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Les surirradiés de Toulouse exaspérés accusent l'assureur d'ostruction

16/02/2010 17:06 par Admin Admin

LIMOGES, 10 février 2010 (AFP)

Une partie des 145 patients victimes de sur irradiation en 2006 et 2007 à l'hôpital de Rangueil à Toulouse ont dit leur "exaspération" mercredi à Limoges, accusant l'assureur de "faire obstruction" dans le processus d'indemnisations, selon leur avocat.
"Les rapports d'expertises révèlent des séquelles très importantes, 50 à 60% d'incapacités pour certaines victimes", a déclaré Me Robert-François Rastoul, avocat de la Fédération nationale des accidentés du travail et handicapés (FNATH), qui représente 39 victimes du Limousin.
Dans la phase de demandes d'indemnisation, "l’assureur et l'hôpital font une véritable obstruction en niant ou en minimisant un certain nombre de préjudices", a-t-il accusé.
Interrogé par l'AFP, le groupe d'assurances s'est défendu de "faire obstruction".
"On ne peut pas nous accuser de ne pas être présent, de faire obstruction, on règle les victimes, on fait des propositions, les montants sont éloquents", a déclaré Francis Wautier, directeur des règlements des sinistres des entreprises.
L'assureur a versé à ce jour 1.247.400 euros, a-t-il dit. 139 victimes ont  reçu "dans un délai assez rapide" une avance de 5.000 euros.

 

Seize d'entre elles, dont l'état de santé est considéré lié à la surdose de radiations, se sont vu proposer un capital ou des provisions, a déclaré M. Wautier.
"L'expertise médicale est compliquée", a-t-il dit, "chez des malades d'une pathologie grave à l'origine, il faut discerner ce qui est lié à l'irradiation".
Sur les 145 victimes, dont 23 sont décédées, 27 rapports d'expertise médicale ont été rendus et 21 sont en cours, a-t-il souligné.
Les patients venus au CHU de Rangueil pour des traitements de tumeurs cérébrales avaient subi, entre avril 2006 et avril 2007, des doses deux fois supérieures à la normale.
Parmi eux, une jeune fille de Haute-Vienne âgée de 23 ans. Elle avait suivi à Toulouse des séances de radiochirurgie pour une tumeur évolutive au
cerveau. Elle "est complètement dépendante de ses parents", a déclaré Me Rastoul.
L'avocat toulousain réclame que soit retenu le "préjudice exceptionnel" et "le préjudice évolutif". "Il s'agit bien d'un sinistre qui sort de l'ordinaire que l'assureur voudrait ramener à un banal accident de la vie courante", a-t-il dénoncé, ajoutant que des victimes vivraient toute leur vie avec "une épée de Damoclès au-dessus de la tête". Pour l’assureur, "dans le cas présent, les conditions ne sont pas réunies" pour retenir le préjudice exceptionnel comme pour les catastrophes d'AZF ou du tunnel du Mont-Blanc. Mais cette question sera à l'ordre du jour de la prochaine commission de suivi du 23 mars.
Me Rastoul a en outre jugé "tout à fait anormal" que l’assureur préfère verser une rente plutôt qu'un capital. "C'est une spéculation morbide sur la durée de vie de ces patients", a déclaré l'avocat.
L’assureur a précisé qu'une rente avait été versée pour quatre patients nécessitant une assistance à domicile jusqu'à la fin de leur vie mais qu'ils s'étaient vus proposer également un capital ainsi que cinq autres personnes.
L'avocat de la FNATH a souligné vouloir "rester sur la voie de la médiation" avec l'assureur mais qu'en cas de désaccord, "l'assureur contraindra les victimes à s'adresser à la justice"
.



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